Réussir l’agrivoltaïsme dans le Grand-Est avec GLHD
Le 25 octobre 2023
Sur le plateau télé de TV Agri, de g. à d. : Jean-Philippe Frossard, Vincent Vignon, Jean-Paul Hébrard, Patrice Nosley et Cyril Mallet.
L’agrivoltaïsme s’est invité sur le plateau de TV Agri mercredi 25 octobre, dès l’ouverture du salon de la polyculture et de l’élevage, Agrimax, qui se tient au parc des expositions de Metz.
Le directeur de la rédaction de TV Agri, Jean-Paul Hébrard, a reçu sur son plateau Patrice Nosley, maire de Balnot-la-Grange, l’une des 3 communes de l’Aube concernées par le projet agrivoltaïque du Sud-Barrois impliquant 15 exploitations, et Jean-Philippe Frossard qui porte avec 3 autres agriculteurs le projet « Ô Pâturages » à Laville-aux-Bois et à Chamarandes-Choignes dans la Haute-Marne.
À leurs côtés, Vincent Vignon et Cyril Mallet, respectivement directeur du développement et coordinateur territorial pour le Grand-Est, ont expliqué comment les équipes GLHD s’engagent pour accompagner en concertation la conception des projets agricoles en système agrivoltaïque partout où les agriculteurs font face à de plus en plus de difficultés pour exercer leur métier : qualités dégradées des sols, aléas climatiques et économiques, etc.
Sur la trentaine de projets agrivoltaïques qui mobilisent GLHD, la moitié concerne des élevages ovins.
Dans la région Grand-Est, GLHD accompagne plus d’une vingtaine d’agriculteurs dans la conception de 4 projets de production agricole en système agrivoltaïque.
Association agrivoltaïque du Sud-Barrois
Outre les enjeux d’adaptation et de diversification du projet agricole en partenariat avec la Chambre d’agriculture, la vingtaine d’agriculteurs de l’association du Sud-Barrois doit étudier des enjeux particuliers d’intégration paysagère en lien avec l’appellation Champagne, en particulier sur les communes d’Etourvy et Balnot-la-Grange.
Patrice Nosley, maire de Balnot-la-Grange, souligne : « Dans un tel contexte, il est normal que les élus et les services compétents soient particulièrement exigeants concernant les modalités d’information et de concertation qui sont mises en œuvre pour expliquer le projet. Les îlots potentiellement agrivoltaïques mis à disposition par les 15 exploitations représentent une surface cumulée d’étude de 120 ha avec plusieurs productions envisagées : élevage ovin, légumineuses et fourrages, production céréalières et transformation en farines… L’approche collégiale et collective du projet agrivoltaïque produit un effet de groupe positif pour notre territoire : non seulement en matière de co-construction, mais aussi de cohésion pour lutter contre l’inaction climatique. »
Ô Pâturages
Le projet de l’association « Ô Pâturages » a pour objectif de revaloriser des terres à faible rendement en y installant un jeune éleveur ovin avec une bergerie pour son cheptel de 700 têtes. Un projet intéressant pour les 4 agriculteurs actifs impliqués qui mettent à disposition environ 10% chacun de leur SAU. La zone d’étude du projet est ainsi répartie sur 5 îlots différents d’une surface moyenne de 25 Ha. Au-delà de la création d’un emploi à temps plein, le projet offre une opportunité pour les exploitants de diversifier leurs revenus tout en éprouvant la satisfaction de relancer la polyculture élevage, activité historiquement liée à leur territoire et aujourd’hui en déclin.
Le président de l’association, Jean-Philippe Frossard, témoigne : « Sur nos terres à faible rendement, nous sommes en première ligne face aux dérèglements climatiques et économiques que nous subissons. Les phénomènes météorologiques tels que le gel, la sécheresse, la canicule…, sont de plus en plus extrêmes et graves. La production en système agrivoltaïque représente l’un des moyens crédibles d’accélérer nos efforts pour atténuer ces impacts. C’est pourquoi nous avons décidé d’explorer cette voie. Cela fait plus de 2 ans que nous rencontrons d’autres agriculteurs engagés dans cette solution ainsi que des experts, par exemple de la Fédération Nationale Ovine (FNO). Nous avançons aujourd’hui avec la Chambre d’Agriculture de la Haute-Marne, CERFRANCE, la COBEVIM, qui nous accompagnent dans le dimensionnement agricole, économique, juridique. Pour les agriculteurs situés dans les zones intermédiaires, l’agrivoltaïsme représente une opportunité inespérée pour assurer la pérennité de leurs exploitations. »
Le projet agrivoltaïque de « La grande ruelle »
Sur une zone à l’étude de 130 Ha, Valérie et Florent Palin, polyculteurs et éleveurs bovins bio, et Alban Maillard, céréalier, ont décidé de mutualiser leur activité agricole par la mise en place d’un projet « gagnant-gagnant » : le système agrivoltaïque protège du soleil la production de fourrage d’Alban et la famille Palin devient plus autonome sur l’approvisionnement en nourriture pour son bétail. La mise en place du projet produit un autre effet doublement positif : pérennité des exploitations et installation du fils de Valérie et Florent, Maxime Palin, qui souhaite reprendre l’exploitation familiale dans quelques années dès la fin de son engagement dans l’Armée de terre.
Le projet agrivoltaïque de Ménil-la-Horgne
Renouer avec la culture ovine à cet endroit de la Meuse ? C’est le projet qui est à l’étude avec l’ENSAIA de Nancy et la Chambre d’agriculture, même si les 35 Ha concernés sont de mauvaise qualité agronomique et peu productifs. Bien au contraire : exploitant ces terres peu profondes et à très faible rendement, Fabrice a pensé à l’agrivoltaïsme comme moyen de se diversifier. Bientôt retraité, il a déjà prévu de lancer le projet et de le confier à un jeune céréalier, Mathieu, désireux de s’installer pour pouvoir faire de l’agriculture à plein temps. Sur la commune, le projet a été approuvé par 3 fois dans le cadre de l’Assemblée citoyenne et de son fonctionnement en démocratie directe.
Revoir l’émission « Grand-Est : des projets originaux d’agrivoltaïsme. »