Edito

Un agrivoltaïsme harmonieux est possible en France

Le 15 juin 2022

Photo de la table ronde « Quelles perspectives en matière de foncier dans les prochaines années pour atteindre les objectifs de capacité installée photovoltaïque en France et en Allemagne ? » organisée aujourd’hui au ministère de la Transition écologique à Paris par l’OFATE. De g. à d. sur la scène : Anja Hentschel, juriste et professeure de droit, de l’environnement et de l’énergie, Université de Darmstadt ; Henri Bies-Pere, vice-président, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ; Uwe Zischkale, chef du département Énergie, Protection du climat et Développement durable, ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Énergie du Land de Saxe-Anhalt et David Portalès, co-fondateur et président de GLHD.

Invité à participer à la conférence organisée par l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) sur le thème « Centrales photovoltaïques et aménagement du territoire : défis, innovations et perspectives », David Portalès, co-fondateur de la société spécialisée dans le développement de projets agrivoltaïques Green LightHouse Développement (GLHD), confirme qu’il est possible de mettre en œuvre en France la co-activité sur un même sol d’une production agricole et énergétique « de manière harmonieuse ».

David Portalès précise : « Le maintien du statut agricole des terrains et la non-artificialisation des sols représentent des conditions intangibles sans lesquelles il ne serait pas possible de garantir un développement crédible sur un même terrain d’une coactivité de production agricole et d’électricité verte ».

Pour permettre la plurifonctionnalité des sols en France, la première règle est donc d’engager les exploitants sur la réalité de leur projet agricole pendant toute la durée de la production d’électricité verte.

Une deuxième règle consiste à faire confiance aux territoires pour expérimenter des cahiers des charges qualitatifs à concerter avec toutes les parties prenantes concernées. Il nous semble en effet important de réfléchir collectivement à l’agrivoltaïque en tant que nouvelle équation de l’aménagement des espaces naturels et de la transition.

C’est pourquoi nos études de faisabilité s’effectuent toujours selon des modalités progressives et itératives : études d’impact environnementales, paysagères, patrimoniales et techniques, analyses des projets agricoles, conventions interprofessionnelles, larges démarches de participation et de dialogue…

La somme de ce travail est précieuse pour les services de l’Etat, les chambres d’agriculture, les collectivités, les associations, les habitants… Elle donne en effet à voir une photo documentaire inédite, souvent unique, de l’état initial d’un territoire et du ressenti de ses occupants sur des sujets importants tels que la biodiversité, l’artificialisation, la compréhension des enjeux de décarbonation… Cette caractérisation permet aussi de prendre de la hauteur sur chaque projet, les enjeux socio-économiques, les impacts et la manière de les éviter. »

David Portalès ajoute : « Depuis la publication au mois de juillet 2020 du rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques intitulé « L’Agriculture face au défi de la production d’énergie », écrit par M. Jean-Luc Fugit, député, et M. Roland Courteau, sénateur, on voit l’idée de l’agrivoltaïsme grandir en France.

Entre fin 2021 et début 2022, le ministère de la Transition a émis l’idée d’une fabrique participative en soutien méthodologique à un label « villes et départements solaires », l’Ademe a étudié la caractérisation de l’agrivoltaïsme, les sénateurs Jean-François Longeot et Jean-Pierre Moga ont déposé au Sénat une proposition de résolution tendant au développement de l’agrivoltaïsme en France, une mission Flash a été organisée sur le sujet à l’Assemblée…

Fin mai de cette année, le ministère de la Transition a diffusé un projet d’arrêté important comme cadre facilitateur d’expérimentation considérant que l’agrivoltaïsme pourrait être exempté de prise en compte dans le calcul de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers.

Dans ce débat, l’agrivoltaïsme représente en effet une solution innovante pour justement maîtriser l’artificialisation pendant des décennies : il ne change pas l’usage agricole des sols, ne les imperméabilise pas et contient le développement urbain en préservant durablement (près d’un demi-siècle) des espaces agricoles et des exploitations.

Totalement réversibles, les panneaux photovoltaïques représentent de nouveaux outils à l’agriculture qu’il faut adapter sur mesure aux projets qui sont développés.

Nous avons à cœur d’écrire tous les jours avec les agriculteurs, les représentants de leur profession et de leurs territoires, les services de l’Etat, les associations citoyennes et environnementalistes, les médias, les fondamentaux d’un nouveau référentiel, celui de la coactivité et du redéveloppement durable, avec pour mission d’être à la hauteur de ce que vivent les exploitants et de prendre notre part de responsabilité pour contribuer à accélérer vers le zéro net émission.

Dans le débat actuel des transitions – agricole, alimentaire, écologique, énergétique –, l’agrivoltaïsme se positionne comme un enjeu d’avenir, au cœur des choix que doivent faire les territoires pour réconcilier toutes les énergies et accélérer vers la neutralité carbone, pour innover et se protéger des effets du dérèglement climatique, réduire la dépendance aux intrants, garantir la souveraineté alimentaire dans des logiques de synergies locales…

David Portalès conclut : « GLHD est fier de contribuer dans toutes les instances à l’élaboration des règles de l’agrivoltaïsme dans l’esprit souhaité et formalisé par le président Emmanuel Macron dans son discours de Belfort prononcé le 10 février 2022 et intitulé « Reprendre en main notre destin énergétique » : déployer les projets agrivoltaïques de manière harmonieuse pour apporter une source de revenus complémentaires aux agriculteurs.

Nous sommes dans un Grenelle du « monde d’après ». L’agrivoltaïsme représente une solution de nouvelle génération, une opportunité de repenser l’aménagement du territoire et les modes d’habiter et de penser la terre, le foncier, la biodiversité, avec plus d’agilité et de visibilité pour le facteur humain.

Le référentiel proposé par GLHD est totalement aligné avec les objectifs du modèle promu par les 200 membres de la Fédération française des producteurs agrivoltaïques (FFPA) : une formidable opportunité de mettre fin au déclassement des agriculteurs, de leur permettre de retrouver une place innovante dans le système socio-économique et de regagner de la visibilité pour enfin donner envie à leurs enfants de reprendre les exploitations familiales ».

Photo de la table ronde « Quelles perspectives en matière de foncier dans les prochaines années pour atteindre les objectifs de capacité installée photovoltaïque en France et en Allemagne ? » organisée aujourd’hui au ministère de la Transition écologique à Paris par l’OFATE. De g. à d. sur la scène : Anja Hentschel, juriste et professeure de droit, de l’environnement et de l’énergie, Université de Darmstadt ; Henri Bies-Pere, vice-président, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ; Uwe Zischkale, chef du département Énergie, Protection du climat et Développement durable, ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Énergie du Land de Saxe-Anhalt et David Portalès, co-fondateur et président de GLHD.

L’agrivoltaïsme représente une solution de nouvelle génération, une opportunité de repenser l’aménagement du territoire et les modes d’habiter et de penser la terre, le foncier, la biodiversité, avec plus d’agilité et de visibilité pour le facteur humain.

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