L’agrivoltaïsme comme solution de territoire à énergie positive
Le 26 septembre 2023
Le président de la communauté de communes des Côteaux et Landes de Gascogne, Raymond Girardi (à d. sur la photo), photographié avec Vincent Vignon, directeur du développement de GLHD, lors du 24e colloque annuel du SER.
Le président de la communauté de communes des Côteaux et Landes de Gascogne, ainsi que du Modef 47 et Nouvelle-Aquitaine, Raymond Girardi, était l’invité du 24e Colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER), organisé mardi 26 septembre à la Maison de l’Unesco à Paris.
L’événement avait pour titre « Avec les énergies renouvelables, bâtissons un nouveau contrat social. »
Accompagné de Vincent Vignon, directeur du développement GLHD, le président Girardi a participé à la table ronde « Planification territoriale : régions et collectivités locales, acteurs majeurs de la transition. »
Il a partagé en particulier le retour d’expérience du développement de 10 projets d’énergie renouvelable distincts sur son territoire, parmi lesquels 8 productions agricoles en systèmes agrivoltaïques ayant reçu avis favorables lors de leurs examens en CDPENAF et passages en enquête publique, « une situation unique en France » souligne-t-il, avant d’ajouter : « 8 permis de construire accordés par la préfecture du Lot-et-Garonne sont déjà purgés de tout recours. »
3 de ces permis ont été accordés à la société GLHD. L’occasion pour Vincent Vignon de tirer les leçons de 4 années d’un travail fructueux mené en concertation avec tous les acteurs du territoire :
« Avec 438 MWc de puissance cumulée, nos projets de Capes, Courlis et Lagravette répondent significativement à la demande d’accélération des énergies renouvelables inscrite dans la loi par l’État. Le cadre défini par la Communauté de communes a joué un rôle moteur, facilité par l’ambition partagée des élus de contribuer à faire du département du Lot-et-Garonne un « Territoire à énergie positive. »
Il complète : « Il y a aussi la vision particulière du président Girardi avec sa triple casquette d’agriculteur, de syndicaliste du monde agricole et d’élu, sans qui le contrat social de l’agrivoltaïsme n’aurait pas été possible. »
Extraits des interventions de MM. Raymond Girardi et Vincent Vignon sur la table ronde intitulée « Planification territoriale : régions et collectivités locales, acteurs majeurs de la transition. »
RAYMOND GIRARDI
« L’agrivoltaïsme en phase avec ma réalité d’agriculteur et syndicaliste paysan »
« Ma conviction est celle d’un agriculteur et syndicaliste paysan, conscient des enjeux écologiques et qui, à ce titre, s’interroge depuis plus de 30 ans sur l’évolution et l’adaptation des pratiques agricoles qui doivent aller vers plus de sobriété. Sans parler de bio, j’ai toujours encouragé l’agriculture raisonnée dans une vision d’ensemble avec mon vécu de professionnel de la ruralité. L’agrivoltaïsme offre cette opportunité. »
« Élu acculturé très tôt au sujet des énergies renouvelables »
« J’ai été élu pendant 23 ans au département du Lot-et-Garonne où j’ai présidé 13 ans la commission « Cultures, forêts et environnement ». Invité à participer dès 2012 aux 3 conférences environnementales voulues par le président François Hollande, j’ai été acculturé très tôt au sujet des énergies renouvelables, au point de lancer le premier programme de fermes photovoltaïques au sol sur mon territoire, en 2016. Alors que personne ne parlait encore d’agrivoltaïsme, notre collectivité a favorisé la naissance de parcs solaires de 15 à 70 ha. »
« Une vision pionnière de l’innovation agrivoltaïque »
« Dans le contexte du dérèglement climatique, l’innovation agrivoltaïque s’est imposée comme une solution de bon sens pour produire à la fois de la nourriture et de l’énergie décarbonée. Nous avons rapidement posé un cadre grâce à l’adoption d’une charte agrivoltaïque en 2019 qui nous a valu d’être auditionné par les sénateurs en réflexion sur ce sujet. On peut dire que notre communauté de communes a été pionnière sur le sujet, bien avant la loi d’accélération des énergies renouvelables. »
« Sortir des logiques d’opposition et chercher collectivement les meilleures solutions »
« De manière générale, tous les élus devraient chercher à répondre à la crise climatique avec une vision territorialisée, adaptée à la réalité de leur collectivité et concertée le plus largement et le plus tôt possible, en particulier avec les associations environnementales. Il faut sortir des logiques de sanctuarisation, d’instrumentalisation, d’opposition de principe, et chercher collectivement les meilleures solutions. Il y a urgence : le développement des projets d’énergies renouvelables ne doit pas être politisé. »
VINCENT VIGNON
« La qualité de nos concertations saluée par les 3 commissaires enquêteurs »
« La charte agrivoltaïque de la Communauté de communes et la délibération adoptée en suivant ont posé des règles du jeu avec lesquelles les équipes GLHD sont très à l’aise : soigner l’insertion paysagère et réaliser une concertation globale de qualité, c’est-à-dire tenant compte des avis exprimés par les élus des communes concernées, leurs habitants, les futurs riverains… Les commissaires enquêteurs qui ont étudié nos projets ont tous salué la qualité de nos modalités d’information et de concertation ainsi que la complétude de nos études préalables agricoles, d’impact environnemental et de solutions d’insertion paysagère. »
« Au-delà des mégawatts, d’abord des projets agricoles »
« Le modèle GLHD s’exprime pleinement à travers les 3 projets agricoles qui sont mis en œuvre de manière très diversifiée en partenariat avec 11 agriculteurs : élevage, plantes aromatiques et médicinales, lentilles, haricots, carottes… Les productions qui sont adaptées répondent à des contraintes agronomiques (eau, vent, température), entraînent l’adoption de nouvelles pratiques et permettent de réaliser des productions plus exigeantes mais aussi plus rémunératrices comme une production de légumes secs en agriculture biologique en lieu et place de cultures de maïs. »
« Un territoire précurseur en matière de zones d’accélération »
L’agrivoltaïsme représente une chance d’organiser la société rurale de demain à partir d’une nouvelle pratique de l’agriculture. À l’échelle de la SAU française, il s’agit d’une expérimentation modeste mais dont les enseignements seront intéressants en matière de pratiques, d’adaptation, de dynamisation, de lutte contre la déprise… La bonne manière de faire est de laisser au local la force de co-construction des projets d’énergie renouvelable. Dans cette logique, on peut dire que le territoire de la Communauté de communes des Côteaux et Landes de Gascogne a été précurseur en matière de définition concertée des zones d’accélération ! »